Situé sur un
éperon, à la limite des anciens évêchés d'Orléans et de
Sens, dont l'Essonne et la Rimarde marquaient la frontière,
Yèvre-le-Châtel fut très tôt fortifié.
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Dès le Xème
siècle, Yèvre est une des possessions de l'Abbaye de
Saint-Benoît-sur-Loire. On sait qu'à plusieurs reprises les
moines de Fleury se plaignirent au Roi, Hugues Capet, des
exactions du baron Arnoul de Yèvre. C'est sans doute pour faire
oublier les excès de son mari que son épouse, Lucinde, fonda
dans l'enceinte du château une abbaye sous l'invocation de
Saint-Gault, un des Saints de Bretagne dont les reliques avaient
été apportées dans la région par des moines fuyant
l'invasion des Normands. La chapelle de cette abbaye est
aujourd'hui l'église paroissiale de Yèvre-le-Châtel.
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Après le décès
du baron Arnoul, le Roi interviendra plusieurs fois pour
soumettre ses successeurs et démanteler leurs châteaux qui ne
devaient être que des fortins de bois, construits sur une
"motte". Le rattachement
du château à la couronne de France se situe vraisemblablement
vers 1112, lorsque Louis VI le Gros contraint le vicomte
Foulques à lui céder Yèvre-le-Châtel dont il fit une
puissante châtellenie.
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Vers 1200, sur
ordre de Philippe Auguste, le château fut reconstruit selon les
derniers perfectionnements de l'architecture militaire rapportés
des croisades. C'est semble-t-il à Gilon du Tournel que l'on
doit cette ultime reconstruction.
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Pendant la
guerre de cent ans, Yèvre resta, avec Montargis, la seule place
forte au nord de la Loire à ne pas tomber entre les mains des
anglais ou des Bourguignons.
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A la fin du XVème
siècle, du fait de l'extension du domaine royal et des progrès
de l'artillerie qui rendirent ses défenses obsolètes, Yèvre-le-Châtel
perdit de son importance et son rôle de place forte. Un
inventaire indique déjà, en 1610, que le château est en
ruine.
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En 1637, la maréchaussée
sera transférée à Pithiviers, mais la justice royale
continuera de siéger à Yèvre jusqu'à la Révolution.
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